Le bon sens nous fera admettre qu’il est préférable d’avoir un avis à partir de données qu’à partir de suppositions. Pourtant, il y a des éléments qui sont aussi à la portée de notre connaissance par simple déduction. Dans la lignée de Raymond Aron, et surtout Max Weber, on peut interpréter la rationalité des acteurs sociaux et restituer les fins et les moyens qui sont les leurs.
𝟏) 𝐈𝐬𝐦𝐚𝐢𝐥 𝐇𝐚𝐧𝐢𝐲𝐞𝐡 𝐚𝐯𝐚𝐢𝐭 𝐩𝐫𝐞́𝐯𝐮 𝐬𝐨𝐧 𝐞𝐧𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐮 𝐐𝐚𝐭𝐚𝐫
Si le Qatar a déclaré cette semaine qu’il allait enterrer Ismail Haniyeh dans son pays, ce n’est pas une décision unilatérale de l’émir. Cela a forcément été décidé par l’intéressé lui-même de son vivant, ou cela vient nécessairement de sa famille.
𝟐) 𝐋’𝐞𝐧𝐭𝐞𝐫𝐫𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝𝐞 𝐇𝐚𝐧𝐢𝐲𝐞𝐡 𝐫𝐞́𝐩𝐨𝐧𝐝 𝐧𝐞́𝐜𝐞𝐬𝐬𝐚𝐢𝐫𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐚̀ 𝐮𝐧𝐞 𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐞́𝐠𝐢𝐞
Haniyeh a convenu avec l’émir d’être enterré au Qatar, cela répond aux impératifs idéologiques qu’il veut mettre en place.
Dans la lignée de Yasser Arafat, premier terroriste à recevoir le prix nobel de la paix de l’histoire, Ismail Haniyeh cultive la figure du martyr. Un membre du bureau politique du Hamas, Moussa Abou Marzouk, a d’ailleurs menacé que « l’assassinat du commandant Ismaïl Haniyeh est un acte lâche qui ne restera pas impuni ». Haniyeh veut cultiver la figure du martyr, et il est logique que cette stratégie a été définie de son vivant.
𝟑) 𝐏𝐨𝐮𝐫𝐪𝐮𝐨𝐢 𝐥𝐞 𝐐𝐚𝐭𝐚𝐫 ?
Dès à présent et encore plus dans les années à venir, le Qatar sert de courroie de transmission à l’idéologie islamique. A travers ses acquisitions dans tout Paris, sa main mise sur l’UEFA, le CIO, le Paris Saint-Germain et les Universités américaines (pour ne parler que de cela), il détient une force de persuasion de couleur verte et au change fluctuant : la financiarisation des institutions centrales.
𝟒) 𝐋𝐚 𝐯𝐨𝐥𝐨𝐧𝐭𝐞́ 𝐝𝐞 𝐝𝐞𝐯𝐞𝐧𝐢𝐫 « 𝐩𝐥𝐚𝐜𝐞 𝐭𝐨 𝐛𝐞 »
Le Qatar a des ambitions à la hauteur de sa capacité financière. Il cherche le tourisme de masse, jeune et occidental. Il a compris que l’hégémonie américaine s’est construite sur « le rêve américain » et a proposé « dream bigger » (slogan du PSG) pour devenir le lieu phare du Moyen Orient, celui où on mêle un islam radical à une culture aussi occidentale que l’islam le permet.
La place de Ismail Haniyeh s’inscrit probablement dans la mise en place d’un tourisme nouveau qui permettra de mêler la découverte du Moyen-Orient à la figure du martyr islamique.
En voyageant au Qatar, le tourisme islamique sera transformé en très peu de temps en tourisme terroriste, celui où vous pourrez venir vous recueillir sur des figures angélifiées, et le 07 octobre relayé à une conséquence de l’occupation.
Quelques km de terres en friche suffiront à ceux qui ont établi dans leur charte l’éradication d’Israel depuis 1928 (Hassan el Banna), année à laquelle Israel créait, lui, sa Fédération de Football.
